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SUR LE SUCRE DE BETTERAVE.

Les terres provenant du défrichement des prairies, les terres d’alluvion fumées et travaillées depuis long-temps, sont très-propres à la culture des betteraves.

Un bon terrain peut fournir jusqu’à cent milliers de betteraves par hectare, j’en ai même récolté jusqu’à cent vingt sur un pré nouvellement défriché, mais le produit moyen est de quarante à cinquante milliers.


ART. III.


Préparation du terrain.


La terre destinée à recevoir des betteraves doit être préparée par deux ou trois labours très profonds.

Depuis trois ans je sème mes betteraves dans les terres qui doivent recevoir du blé en automne ; je les dispose par deux bons labours et un engrais convenable ; je sème vers la fin d’avril, et arrache dans les premiers jours d’octobre. Je laisse les feuilles sur le terrain, sème le blé, et le recouvre par un labour ordinaire ; de cette manière ma récolte de betteraves est une récolte intermédiaire qui ne prive pas le domaine d’un grain de blé. Trois années d’expériences m’ont prouvé que la récolte de blé était aussi bonne sur ces terrains que sur ceux qui s’étaient reposés pendant l’été : il y a plus, c’est que les sarclages et l’arrachement ont nettoyé le sol de toutes les plantes étrangères, et que les champs de blé en sont moins chargés que par-tout ailleurs.

On a cru, pendant quelque temps, que les terres fraîchement fumées produisaient des betteraves moins riches en sucre ; on a même ajouté que celles qui étaient fumées avec du fumier de mouton ne donnaient que du salpêtre ; je puis