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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/149

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infirme la comparaison, si les résultats généraux de la végétation sont les mêmes, et si les différences s’expliquent d’une manière satisfaisante, soit par la graduation particulière de la température, soit par des circonstances climatériques qui lui sont étrangères, soit enfin par les qualités diverses du sol.

M. de Mirbel est si frappé de la ressemblance des résultats, qu’il n’hésite pas à comparer les deux hémisphères de notre globe à deux énormes montagnes réunies base à base, portant sur leurs larges flancs une innombrable quantité de végétaux, et chargées à leur sommet d’un épais et vaste chapeau de neiges permanentes.

Les botanistes, pour exposer avec méthode et clarté la succession des végétaux sur les pentes des Pyrénées, des Alpes, des Andes, etc., se sont appliqués à déterminer la hauteur des lignes d’arrêt des espèces qui caractérisent le mieux les diverses stations ; et, par ce moyen, ils ont partagé horizontalement la surface des masses proéminentes du globe en grandes bandes ou régions végétales. Le même procédé a été employé pour les deux hémisphères, mais non pas avec autant de succès : les difficultés sont incomparablement plus grandes.

De la base au sommet des montagnes, la température poursuit sans intermittence une marche descendante plus ou moins rapide, selon les hauteurs des stations il n’en est pas ainsi dans les plaines. À la vérité, le refroidissement progressif considéré dans l’ensemble des phénomènes est de toute évidence ; mais quand on vient aux faits particuliers, on reconnaît que souvent des circonstances locales précipitent ou retardent la marche de la température, ou même