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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/163

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sentiment du bien-être que lui procure l’opération du trochilus.

M. Geoffroy s’est aussi occupé de nouveau d’un sujet qu’il avait déjà traité, il y a quelques années, des espèces de crocodiles de moindre taille, qui peuvent vivre dans le Nil, et du nombre desquelles il pense qu’était celle à laquelle les Égyptiens rendaient des hommages religieux. L’examen de plusieurs momies de crocodiles, rapportées dans ces derniers temps, et celui d’un assez grand nombre d’individus récents du même genre, lui ont offert, dans la forme plus alongée du museau, et dans d’autres détails, des caractères qui lui paraissent suffisants pour établir cette multiplicité d’espèces ; et il continue de penser que l’une d’elles, moins cruelle et plus docile que les autres, portait spécialement le nom de suchus, et que c’était celle-là qui recevait les honneurs divins.

M. Cuvier, qui s’occupe de l’impression d’un grand ouvrage sur l’histoire naturelle des poissons, en a communiqué quelques chapitres à l’Académie. Il l’a entretenue surtout du poisson sí célèbre chez les anciens, sous le nom de scarus, et d’un poisson d’Amérique, qui a été nommé tambour, à cause du bruit très-fort et très-singulier qu’il fait entendre.

Les anciens regardaient le scarus comme supérieur, pour le goût, à tous les autres poissons ; il n’habitait que les mers de Grèce, et les Romains avaient envoyé des flottes pour en rapporter dans la mer de Toscane et l’y naturaliser. On fit des lois pour en protéger la propagation, et cependant il paraît ne pas s’y être conservé long-temps. Les naturalistes n’étaient même pas d’accord sur l’espèce à laquelle le nom de scarus a appar-