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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/179

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C’est par cette supposition que M. Geoffroy ramène ce cas particulier à une règle à laquelle il semblait d’abord fort contraire.

Le même auteur a présenté un Mémoire spécial sur un genre de monstruosité observé dans quelques chevaux dont le pied se divise en plusieurs doigts, et qu’il nomme chiropodes. Une monstruosité de ce genre se voit dans le cabinet de M. Brédin, directeur de l’école royale vétérinaire de Lyon. Ces doigts, multiples seulement aux pieds de devant, y sont au nombre de trois à droite, et de quatre à gauche ; et l’un des doigts, à chaque pied, est imparfait et pourvu d’un seul osselet phalangien et de son ongle, qui est grêle et allongé. Un autre pied de cheval polydactyle fait partie du muséum anatomique de l’école vétérinaire d’Alfort. On y voit deux doigts seulement ; l’externe de la grandeur ordinaire, était employé seul au mouvement progressif, et l’interne, de moitié moins gros et assez court, ne touchait pas à terre. Suétone, Pline et Plutarque rapportent qu’il était né, dans les haras de Jules-César, un cheval dont les pieds de devant étaient divisés en manière de doigts, et que les aruspices annoncèrent qu’il promettait à son maître l’empire du monde ; c’était probablement quelque conformation analogue à celles-là.

Il est donc, ajoute M. Geoffroy-Saint-Hilaire, des cas où les faits de monstruosité rentrent dans la règle suivie dans le reste de la famille à laquelle l’animal appartient, car c’est une disposition générale des mammifères, que tout pied soit terminé par un nombre quelconque de doigts. Le cheval