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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/191

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Depuis long-temps on a cherché à remédier à l’obstruction de la pupille, en perçant l’iris et en formant ainsi une pupille artificielle ; mais il arrive quelquefois que cette nouvelle ouverture se referme, par la tendance de ses bords à se rapprocher et à se joindre.

M. Faure, oculiste de S. A. R. Madame Duchesse de Berry, a fait beaucoup d’expériences sur des animaux, pour constater par quel mode d’incision on peut obtenir l’ouverture la plus durable. L’enlèvement d’un lambeau lui paraît plus avantageux qu’une simple incision ; et néanmoins il s’est assuré qu’une incision dans la direction des rayons et en travers des fibres circulaires d’un iris parfaitement sain, mais sans diviser le bord de la prunelle, donne une ouverture qui a moins de tendance que toute autre à s’oblitérer, quoique l’on n’ait point emporté de lambeau.

Une des opérations les plus étonnantes de la chirurgie, et qui cependant est pratiquée de toute ancienneté dans l’Inde, est celle par laquelle on peut reproduire un nez qui a été coupé ou qui a péri par tout autre accident. On parvient du moins à en rendre à peu près l’équivalent, au moyen d’un lambeau triangulaire de la peau du front que l’on détache, à l’exception d’un pédicule par lequel on lui conserve de l’adhérence, et que l’on abaisse en tordant ce pedicule, pour le greffer par approche sur les bords ravivés du nez enlevé. M. Delpech de Montpellier, et M. Lisfranc de Paris, et d’autres habiles chirurgiens y ont parfaitement réussi.

M. Lisfranc a présenté à l’Académie l’individu dont il a ainsi restauré la figure, et qui ne présente rien de difforme.