Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/475

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Soit un circuit fermé (fig. 3), formé d’un fil de platine dont les deux bouts ont été soudés avec le plus grand soin ; toutes les parties peuvent être considérées alors comme homogènes. Si l’on élève la température de l’une d’elles, l’état d’équilibre de l’électricité ne sera pas troublé ; cela se conçoit, puisque la propagation de la chaleur se fait également à droite et à gauche des points chauffés ; mais si l’on fait un nœud en et que l’on porte le foyer de chaleur à peu de distance en il se produit aussitôt un courant électrique dont la direction indique que l’électricité positive va à gauche du point Ce résultat s’explique aisément ; en effet, le circuit ne présente pas de solution de continuité ; ainsi le phénomène doit provenir d’une différence dans la propagation ou le mouvement de la chaleur : or, le foyer étant en cette propagation se fait inégalement à droite et à gauche ; la partie dont la température est portée continuellement au rouge, se refroidit plus vite à cause de la présence de la petite masse laquelle, s’échauffant, prend l’électricité positive ; le courant doit donc suivre la direction indiquée par la figure.

D’après cet exposé, il est assez naturel de supposer que, dans un circuit fermé, composé de deux fils ou barres de métal différent, si l’on élève la température de l’une de soudures, et si le mouvement de la chaleur ne se fait pas de la même manière dans chaque métal, à droite et à gauche des points de jonction, il en résultera des effets électriques, qui étant inégaux et dirigés eu sens inverse, produiront un courant électrique dont l’intensité sera égale à leur différence. C’est ce que je vais démontrer dans les phénomènes thermoélectriques découverts par M. Seebeck.