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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/498

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De l’oxi-sulfure d’antimoine ou kermès..

On trouve dans la nature un antimoine hydro-sulfuré d’un rouge sombre, qui se présente en masses granuleuses ou sous la forme aciculaire. Pour préparer le kermès par la méthode électro-chimique exposée précédemment, on se sert des mêmes liquides que dans l’expérience précédente et l’on établit la communication entre les deux tubes, au moyen d’un arc composé de deux lames cuivre et antimoine. Le bout-cuivre qui plonge dans le nitrate, étant le pôle négatif, attire le cuivre à l’état métallique, tandis que le bout antimoine, ainsi que les parois du tube se recouvrent d’un précipité brun rouge. Quelque temps après, il se forme sur l’antimoine des petits cristaux octaèdres rouges et des lames cristallisées de même nature que le précipité. Ces cristaux sont solubles dans l’hydro-sulfate neutre de potasse, et laissent dégager de l’hydrogène sulfuré par l’action de l’acide hydro-chlorique dans lequel ils se dissolvent : les alcalis les rendent jaunes. Tous ces caractères conviennent au kermès proprement dit : c’est la première fois qu’on a obtenu cette substance dans un état cristallisé. Comme la théorie de sa formation est la même que celle du sulfure d’argent, je n’en parlerai pas ; l’analyse fera connaître au juste sa composition.

Des sulfures d’étain, de plomb et de mercure.

En suivant la même marche que précédemment, on peut obtenir le sulfure d’étain en très-petits cristaux cubiques d’un blanc brillant métallique ; jusqu’à présent cette substance ne s’est présentée dans la nature que dans un état amorphe.