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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/510

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cuivre et plomb, le cuivre plongeant dans le sulfate et le plomb dans le sulfo-carbonate. D’après la nature des actions électriques produites dans cet appareil, le plomb se trouve être le pôle positif d’une petite pile dont l’intensité est suffisante pour décomposer le sulfate : le cuivre se réduit ; l’oxigène et l’acide sulfurique se transportent vers le plomb ; l’acide, dans son trajet, décompose le nitrate de potasse, comme dans l’expérience précédente, de sorte que l’oxigène et l’acide nitrique se rendent seuls dans le sulfo-carbonate ; aussitôt qu’ils y pénètrent, ils commencent à réagir sur ses parties constituantes, et cette action persévère jusqu’à ce que la force du courant soit devenue supérieure aux affinités des divers corps qui sont en présence ; alors le transport des molécules continue jusqu’à la lame de plomb où s’opère la dernière réaction. Il se forme successivement les produits suivants : du carbonate neutre de potasse qui cristallise sur les parois du vase ; du carbonate de plomb en cristaux aciculaires, semblables à ceux que l’on trouve dans la nature, et probablement du sulfaté de potasse et du sulfate de plomb ; enfin, une partie du soufre qui provient de la décomposition du sulfure de carbone et du sulfure de potasse, se porte sur la lame de plomb, qui est le pôle positif, et y cristallise en octaëdre à base rhombe, comme les cristaux naturels. Ces octaëdres avaient un millimètre de longueur après un mois d’expérience.

On obtient également du soufre cristallisé en abandonnant à l’air une dissolution de cette substance dans le carbure de soufre, ou en faisant fondre du soufre, laissant refroidir le liquide, jusqu’à ce qu’il se forme une croûte solide à la surface, que l’on brise pour décanter. Mais le procédé que j’ai fait