Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/119

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vent généralement composés d’une partie tronconique extérieure, dont la plus grande base répond au parement, et d’une partie cylindrique, assez régulière, d’un diamètre sensiblement égal à celui du boulet, et qui se termine par un hémisphère dans lequel ce dernier reste ordinairement emboîté, sans éprouver de mouvement de recul sensible si ce n’est pour le cas, déjà cité, des roches calcaires. La partie tronconique, fort irrégulière, paraît due à un simple arrachement produit par la réaction élastique des pierres comprimées latéralement jusqu’à une certaine distance du parement ; la partie cylindrique et hémisphérique, au contraire, paraît être le résultat d’un broiement, d’une pulvérisation violente des parties qui se sont trouvées directement sur la route du boulet, et qui, d’après les observations de MM. Piobert et Morin, sont vivement repoussées en arrière sous la forme d’une poudre blanche, très-fine, offrant tous les caractères d’une chaux caustique ; ce qu’ils attribuent à la haute température développée dans l’acte de la compression. Toutefois cet effet de broiement ne s’opère pas seulement sur les parties immédiatement en contact avec le boulet, il s’étend encore à une petite distance au delà, et se trouve accompagné, dans le surplus de la masse, de traces d’ébranlement et de désorganisation mécanique très-sensibles, si ce n’est vers le fond du trou où la vitesse du boulet est naturellement affaiblie.

Dans le bois de chêne, les ouvertures pratiquées par le boulet se referment presque hermétiquement, comme l’ont appris déjà les anciennes expériences ; mais il n’en est point ainsi pour le sapin : tandis que, dans le premier cas, la pénétration est accompagnée de larges déchirures et d’éclats de