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MÉMOIRE SUR L’ENDOSMOSE

est celui du courant qui produit l’accumulation du fluide, c’est le nom d’endosmose. Ce mot n’exprime donc point la cause du courant fort, il n’en exprime que l’existence, et l’effet dynamique subséquent qui en résulte. Ainsi, toutes les fois que deux fluides séparés par une cloison poreuse affecteront l’un vers l’autre un courant fort et un contre-courant faible au travers des conduits capillaires de cette cloison poreuse, il y aura endosmose et par conséquent développement d’une force impulsive au côté vers lequel marche le courant fort. On détermine par l’observation les proportions respectives des deux courants antagonistes ; on apprend quelles sont les conditions auxquelles est attachée l’inégalité variable de leur marche, mais la cause générale de cette inégalité ne nous est point encore connue. Ainsi, par exemple, on sait que l’inégalité de la densité des liquides n’est point en rapport constant avec le degré de l’endosmose qu’ils opèrent. C’est ordinairement du côté du liquide le plus dense qu’est dirigé le courant fort ou le courant d’endosmose ; mais cela n’a pas toujours lieu : en effet, l’alcool et l’éther, quoique bien moins denses que l’eau, dont ils sont séparés par une membrane, reçoivent d’elle le courant d’endosmose, comme le feraient des liquides dont la densité est considérable. L’alcool et l’éther s’élèvent moins que l’eau dans les tubes capillaires ; ces liquides ont cela de commun avec les liquides plus denses que l’eau. Des expériences nombreuses m’ayant fait voir que l’endosmose avait lieu du côté du liquide le plus ascendant dans les tubes capillaires, je fus conduit à considérer l’ascension capillaire comme déterminant par son degré, la direction du courant d’endosmose. Des mesures exactes et comparatives prises à cet égard confirmèrent ce premier aperçu, et semblèrent prouver définitivement que