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DES ACIDES.

méable à l’eau. Cela prouve que ce dernier liquide n’avait pu traverser la cloison de caoutchouc qu’en se mêlant avec l’alcool qui occupait les interstices moléculaires de cette substance. Une fois introduit dans ces interstices, l’alcool attire l’eau par affinité de mixtion, et l’introduit ainsi dans la substance du caoutchouc, qui ne donne aucun accès à l’eau lorsqu’elle se présente seule. Ainsi, c’est à l’état de mixtion dans les canaux capillaires de la cloison séparatrice que les deux liquides opposés marchent l’un vers l’autre par une progression croisée et inégale. C’est par un moyen fort simple que je me suis assuré que l’alcool qui avait servi à cette expérience avait acquis de l’eau : j’y ai mis le feu, et il est resté une quantité notable d’eau pour résidu de la combustion, tandis qu’il n’en est point resté du tout après la combustion de l’alcool semblable à celui qui avait servi à l’expérience. Après avoir bien prouvé que le phénomène de l’endosmose ne dépend point de la différence de la viscosité des liquides, j’aborde l’examen de la théorie que j’ai précédemment établie, théorie d’après laquelle le courant d’endosmose serait constamment dirigé, du liquide le plus ascendant dans les tubes capillaires, vers celui dont l’ascension capillaire est moindre. C’était effectivement ce qui s’était constamment présenté à mon observation ; mais des faits nouveaux et très-singuliers m’ont fait voir que j’avais tort d’admettre cette théorie comme générale.

J’ai dit plus haut dans quelle incertitude j’étais relativement à l’anomalie que me présentaient les acides soumis aux expériences d’endosmose. J’avais toujours placé les acides au-dessus de l’eau, dont ils étaient séparés par une membrane animale. Certains acides, tels que l’acide hydrochlorique, à

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