Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/416

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la matière mucilagineuse, végéto-animale, sans organisation possible, et ces végétaux filamenteux confervoïdes qui y vivent comme dans un territoire qui leur est propre.

Plus bas, M. Longchamp dit encore : « J’ai conservé, pendant cinq ou six mois environ, deux onces de Barégine en gelée dans un petit bocal de verre débouché, et j’ajoutais de temps en temps un peu d’eau, pour que la matière restât toujours au même point d’hydratation. La partie qui était en contact avec l’air ne s’est nullement colorée ; mais, ce qui est fort surprenant, c’est qu’elle s’est successivement colorée par le fond, et elle est enfin devenue parfaitement noire jusqu’à neuf ou dix lignes de la surface. Cette couche supérieure ne s’est jamais colorée. » En mettant de la Barégine délayée dans un bocal de verre débouché, M. Longchamp y a mis pêle-mêle de la Barégine pure, c’est-à-dire, de la matière muqueuse inorganisée et des seminules confervoides organisées qui s’y trouvaient mélangées ; celles-ci, plus pesantes que les particules muqueuses, descendirent au fond du bocal, et là germèrent et verdirent, en élevant successivement leur filament ; tandis que la partie supérieure de la masse, qui ne se composait que de particules incolores, dut rester blanche. Quant à sa coloration en noir, j’en dirai quelque chose à la fin de ce mémoire, en parlant d’une autre sorte de Barégine rapportée tout récemment de Barèges, et que m’a remise notre confrère M. Robiquet.

En cherchant dans la nature une substance analogue, ou plutôt identique avec la Barégine, M. Longchamp pense l’avoir trouvée dans la fibrine ; et, à ce sujet, il s’exprime de la manière suivante, page 16 de son mémoire : « Si la Barégine est, comme je le pense, de la fibrine, voilà donc