Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/459

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

solide se combine sans perdre sa forme ni la cohésion de ses parties, avec un autre solide qui pénètre le premier jusqu’au centre, ainsi que cela a lieu dans le procédé au moyen duquel on acière le fer par cémentation.

C. Le défaut de précision des arts de la première catégorie vient non-seulement de ce que la science n’a pas éclairé des points analogues à ceux que nous venons de citer en considérant les arts de la deuxième catégorie, mais encore de ce qu’elle n’a pas déterminé : 1° les espèces des composés ternaires et quaternaires dits organiques, sur lesquels ces arts travaillent ; 2° toutes les modifications que ces espèces sont susceptibles d’éprouver dans les circonstances ou elles sont placées ; modifications qui peuvent porter sur la proportion des éléments, sur l’arrangement des atomes et des particules, enfin sur les combinaisons que ces espèces sont susceptibles de contracter les unes avec les autres, ou avec des acides, des bases, des sels, en présence desquels elles se trouvent.

Il est évident maintenant que l’on peut apprécier avec justesse jusqu’où s’étend aujourd’hui l’influence que la chimie a eue sur les arts qui découlent de cette science ; il est évident que les auteurs qui ont parlé avec le plus d’enthousiasme des progrès que la chimie a fait faire à l’industrie, n’ont point exagéré s’ils n’ont voulu désigner que les arts compris dans la troisième catégorie, mais qu’il en est autrement s’ils ont parlé de tous les arts chimiques indistinctement ; car ceux de la première et de la deuxième ne pourront passer dans la troisième qu’à l’époque où la science aura fait disparaître les lacunes que nous avons signalées et les difficultés qui naissent du défaut des connaissances précises qui doivent servir de guide au praticien éclairé.