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DE CHIMIE ORGANIQUE.


C’est-à-dire qu’en agissant sur un atome d’éther oxalique, un atome d’ammoniaque produit un atome d’alcool et un atome d’oxamide.

Cette réaction si simple rendait indispensable un nouvel examen de l’action de l’ammoniaque sèche qui nous avait occupés jadis. En effet, tandis qu’en formant de l’oxamide, l’éther oxalique produit 62 pour 100 d’alcool, nos anciennes épreuves ne nous en ont fourni que 3L, c’est-à-dire, moitié moins. Comme une erreur de cet ordre n’est pas admissible, et que d’ailleurs la matière que nous avions obtenue ne possédait pas l’apparence ni les caractères de l’oxamide, il me parut évident que M. Berzelius avait à tord supposé que l’action de l’ammoniaque dissoute et celle de l’ammoniaque sèche sont de la même nature. L’expérience m’a prouvé que ces deux matières diffèrent, en effet, à tous égards.

Oxaméthane. Je fis passer de l’ammoniaque sèche dans de l’éther oxalique pur et pesé. La matière étant solidifiée, on l’échauffa et l’on continua quelque temps encore le courant d’ammoniaque sèche. En pesant le résidu de l’expérience, j’ai trouvé que 100 d’éther donnent 76 ou 77 de produit solide, tandis que 100 d’éther n’auraient dû donner que 60 d’oxamide.

Le produit solide fut soumis à l’analyse et fournit excatement les résultats que nous avions déduits de diverses expériences très-exactes, mais indirectes, dans notre ancien mémoire. En sorte qu’il a pour formule C4O3, C4H4, AzH3, c’est-à-dire, un double oxalate neutre et anhydre d’hydrogène carboné et d’ammoniaque.