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DE CHIMIE ORGANIQUE.

simplement séchée à l’air, et elles donnèrent les mêmes résultats que celles qu’on avait faites après l’exposition de la matière au vide. Il paraît donc que cette matière peut se sublimer dans le vide sec.

Ce produit possède quelques propriétés singulières. Il est à peu près insoluble dans l’eau, même bouillante ; l’alcool, l’éther ne le dissolvent pas non plus ; l’acide sulfurique chaud, les alcalis dissous, se comportent avec lui à peu près comme avec le chloral. Quand on le chauffe, au bain d’huile, à 150° et même 200°, on le voit se distiller sans fondre. Le produit distillé est pourtant très-fluide et cristallise à la manière du chloral hydraté. Il est resté une trace inappréciable de charbon. Ainsi, il paraît que la matière se volatilise en entier, mais modifiée.

Toutes ces propriétés conviendraient si bien à une substance isomérique avec le chloral hydraté, que je présumais qu’en l’analysant, je retomberais à peu près sur la composition de ce dernier. Mais, bien au contraire, j’ai trouvé à ce chloral insoluble, une composition qui annonce qu’il s’est formé, par suite d’une réaction assez compliquée, entre les éléments du chloral. J’ai donc répété plusieurs fois les analyses, avec la précaution d’employer de nouveaux produits, et, comme la composition s’est montrée constante, et que d’ailleurs il est facile, à raison de l’insolubilité de la matière, de la préparer pure et homogène, je ne pense pas qu’il ait pu se glisser aucune erreur dans les analyses.

Voici les résultats que j’ai obtenus :

I. 0,500 ont fourni 0,322 acide carbonique et 0,050 d’eau.

II. 0,300 ont donné 0,192 acide carbonique et 0,034 d’eau.

III. 0,463 ont fourni 0,297 acide carbonique et 0,046 d’eau.