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DE M. DE JUSSIEC. XIX

Tournefort aviùt déjà distribué rensenible des espèces en genres. Linné avait donné à ces premiers genres plus de régularité et de précision. Il s’agissait de faire, pour les groupes d’un ordre plus élevé, pour ces groupes mêmes, omis dans les systèmes de Tournefort et de Linné, pour les familles, ce que Tournefort et I>inné avaient fait jwur les genres. M. de Jussieu distribue tous les genres connus au moment où il écrivait, au nombre de près de deux mille, en cent familles. Chacune de ces familles primitives, il la fonde sur un ensemble déterminé de caractères ; et ce concours de ca^ ractères, il montre qu’il est indispensable ; car chaque caractère, pris séparément, peut appartenir à plusieurs ftimilles ; c’est leur assemblage, et nu assemblage différent pour chacune, qui seul est propre à chaque famille, et la constitue.

Le caractère de chaque famille n’est donc pas unique, il n’est pas arbitraire, comme dans les systèmes artificiels ; ce caractère, un mais multiple, est l’assemblage des caractères donnés par l’observation, par le fait, comme les plus constants dans chacune.

On conçoit qu’une lumière aussi nouvelle n’a pu être portée sur toutes ces familles, sur tous ces groupes principaux du règne végétal, sans que l’auteur en revît tous les éléments : les espèces, les genres, les caractères de chaque genre. Dans ce travail immense, jamais son attention ne s’est lassée ; l’œil exercé du naturaliste admire partout cette expérience consommée, ce tact heureux, cette sagacité profonde, qui jusque-la peut-être, et dans aucune branche de la science, n’avaient paru à un égal degré.

Les naturalistes ont reconnu de bonne heure, comme je viens de le dire, certaines familles de plantes pour naturelles.

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