Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 17.djvu/32

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les lins dans les autres, depuis le premier jusqu’au dernier, depuis l’espèce jusqu’au règne ; et cette généralisation graduée <[ui des espèces remonte aux genres, des geni*es aux familles, des familles aux classes, des classes au règne, et qui, sous un antre point de vue, sous le point de vue atstrait, est toute Ja méthode, cette généralisation graduée lui échappe.

L’homme dont M. de Jnssieu a le plus profité pour son grand ouvrage, est son oncle Bernard. Cependant le Catalogue de Bernard n’offre, comme le tableau des Ordres de Linné, que des séries de noms. Mais les principes qui guidaient Bernard dans son Catalogue, soit pour la formation des familles, soit pour la réduction des familles en classes, ces principes nous ont été fidèlement conservés par son neveu, et ce sont ceux-là même que je viens d’exposer : la subordination des caractères entre eux, et l’assujettissement des caractères aux groupes.

Bernard a donc l’honneur d’avoir posé les premières bases de l’ordre naturel ; il a vu les principes sur lesquels cet ordre se fonde. Mais, d’une part, il s’est borné à appliquer ces principes, sans en développer, sans en bien débrouiller peut-être la théorie, et, de l’antre, en fait d’application même, il s’est borné à des séries de noms. II n’y a rien dans Bernard, ni de cette philosophie de la méthode, qui a découvert un nouvel horizon aux sciences naturelles, ni de ce choix raisonné des caractères qui, diversement groupés, donnent toutes les familles ; et ce sont là les deux vrais titres, les deux titres éternels de M. de Jussieu.

À Dieu ne plaise qu’on jouisse nous soupçonner de vouloir élever ici l’un de ces deux hommes célèbres aux dépens de l’autre. Bernard est l’inventeur ; il a fait les premiers pas ; si