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notice sur la vie et les ouvrages

sa chaise suspendue. Ce fut le 11 avril 1767 qu’il en fit le premier essai, et il nous assure avoir ainsi trouvé sa longitude à un tiers de degré près. Quoique ce résultat n’eût rien de bien incroyable, nous sommes forcés d’avouer qu’il trouva des incrédules. Mais l’auteur, que rien ne pouvait décourager quand il s’agissait d’une expérience importante, n’a pas laissé de renouveler plusieurs fois ses tentatives, avec des succès dont il ne paraît pas mécontent ; et s’il finit par abandonner cette idée, c’est qu’il a reconnu que la méthode des distances lunaires offre beaucoup plus de certitude, par des moyens incomparablement plus commodes. Comme il ne cherchait véritablement que les progrès de la navigation, jamais il ne fit la moindre difficulté de renoncer à des idées qu’il croyait siennes, quand, par des comparaisons souvent répétées, il était parvenu à se convaincre que ses inventions, quoique bonnes en elles-mêmes, se trouvaient cependant très-inférieures à celles qui avaient reçu l’assentiment unanime des navigateurs.

Dans le second voyage, nous voyons qu’arrivé à Madagascar, il y observe un abaissement subit et extraordinaire du baromètre, qui lui fait craindre un ouragan prochain. Le mercure avait descendu de 25 lignes. Il communique sa prédiction aux autorités. Le capitaine du port est mandé pour aviser aux précautions convenables ; mais il se rit des craintes de l’académicien, dit qu’on peut s’en rapporter à ses connaissances locales, et ne prend aucune précaution. Une heure après le coucher du soleil, l’ouragan commence et cause les dégâts les plus affreux pendant dix-huit heures. À quelque temps de là, nouvel abaissement, mais moins considérable : cette fois Rochon est écouté, on prend des précautions : les effets furent