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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 22.djvu/15

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ma portée, a failli me séduire ; un peu de réflexion m’y a fait renoncer. Depuis qu’un grand poëte a mis, chez nous, son cachet immortel sur ce genre de composition, une chanson ne doit plus être citée à la légère.

Première communication entre Carnot et l’Académie des
sciences. – Aérostats
.

La première communication directe entre Carnot et l’Académie des sciences (ce fait sera une nouveauté pour tout le monde) fut amenée par un problème qui non-seulement n’a pas encore été résolu mais dont la solution paraît impossible à beaucoup de physiciens : le problème de la direction des aérostats.

Les découvertes scientifiques, celles même dont les hommes pouvaient espérer le plus d’avantage, les découvertes, par exemple, de la boussole et de la machine à vapeur, furent reçues, à leur apparition, avec une dédaigneuse indifférence. Les événements politiques, les hauts faits militaires, jouissent exclusivement du privilége d’émouvoir la masse du public. Il y a eu, cependant, deux exceptions à cette règle. Sur cette seule indication, chacun de vous a déjà nommé l’Amérique et les aérostats, Christophe Colomb et Montgolfier. Les découvertes de ces deux hommes de génie, si différentes, jusqu’ici, dans leurs résultats, eurent, en naissant, des fortunes pareilles. Recueillez, en effet, dans la Historia del Almirante, les marques de l’enthousiasme général que la découverte de quelques îles excita chez l’Andalous, le Catalan, l’Aragonais, le Castillan ; lisez le récit des honneurs inouïs qu’on s’empressait de rendre, depuis les plus grandes villes jus-