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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 22.djvu/27

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l’agriculture, à l’industrie manufacturière et au commerce.

Dans une force, quelle qu’en soit la nature, ce qui doit s’apprécier en argent, ce que le fabricant achète à l’ingénieur, peut aisément se ramener à un effet très-simple et dont tout le monde a une idée nette. On suppose la force directement appliquée à l’élévation d’un poids on voit la hauteur à laquelle la force l’élève dans un certain temps, et ces deux données de l’expérience, le poids et la hauteur, multipliées entre elles forment un produit qui est l’appréciation exacte de la force employée. Ce produit, en effet, pour un temps donné, ne peut pas augmenter ou diminuer sans que la force n’augmente ou ne diminue dans la même proportion en sorte, par exemple, que s’il devient double, triple, décuple, c’est que la force a doublé, triplé, décuplé.

Le produit, qui donne la mesure directe d’une force, sert également à l’apprécier quand elle a exercé son action sur la résistance par l’intermédiaire d’une machine ; eh bien ! cette machine, douez-la par la pensée de toutes les perfections imaginables, et le produit du poids par la hauteur qu’il aura parcourue en un temps donné, sera précisément égal à celui qu’on avait obtenu en opérant avec la même force sans aucun intermédiaire. L’effet réel, disons mieux, l’effet convenablement envisagé d’une machine quelconque, ne surpassera donc jamais celui que la force motrice était en état de produire naturellement. Si vous le voulez, vous pourrez sans doute, avec une machine, soulever des masses énormes, des millions, des milliards de kilogrammes, par exemple ; mais puisque ce produit du poids par la hauteur doit rester constant, les quantités dont ces masses pourront être soulevées en une minute seront un million ou un milliard de fois plus