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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 22.djvu/65

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trouvez, nous vous avons désigné particulièrement le célèbre astronome Oriani, de Milan, comme devant être protégé et honoré par les troupes républicaines. Le Directoire apprendra avec satisfaction que vous avez rempli ses intentions à l’égard de ce savant distingué, et il vous invite, en conséquence, à lui rendre compte de ce que vous avez fait pour donner au citoyen Oriani des témoignages de l’intérêt et de l’estime que les Français ont toujours eus pour lui, et pour lui prouver qu’ils savent allier à l’amour de la gloire et de la liberté celui des arts et des talents. »

Publication de l’ouvrage intitulé : Réflexions sur la métaphysique
du calcul infinitésimal
.

Le mot de science, que la série des événements vient de placer sous ma plume, me rappelle que cette époque est celle de la publication d’un des ouvrages mathématiques de Carnot. Je sens tout ce qu’il y aura de fatigant pour vous à en écouter l’analyse mais il faut bien que, dans cette enceinte, le savant se montre aussi quelquefois. L’ouvrage précoce et si remarquable sur les machines, dont nous avons donné une idée, a fait assez connaître tout ce qu’on était en droit d’attendre de l’esprit ferme, lucide, pénétrant de Carnot. C’était donc un brillant avenir de gloire que le jeune officier apportait en sacrifice à la patrie, lorsque, obéissant à la voix de ses concitoyens, il échangeait la vie douce, tranquille du mathématicien, contre la carrière aventureuse et parsemée d’écueils du tribun. Ce sacrifice, au reste, il ne le fit pas sans regret ; car la géométrie fut toujours son délassement favori. Privé, par des devoirs impérieux de tous les jours, du plaisir