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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/201

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il n’en témoigne pas moins sa surprise de ce que des Allemands ont osé soutenir que les prétendues observations des Chaldeens sont, sinon incertaines, du moins très-peu déterminées. Ces savants ont demandé où étaient les preuves des connaissances des Chaldéens, vu qu’il n’est parlé nulle part supputation de temps, de hauteur du pôle, de méridien, d’instruments, ni de méthodes, enfin rien de ce qu’on met au nombre des éléments indispensables de l’observation et du calcul. Leurs prêtres, par superstition, ont inscrit dans leurs temples quelques éclipses qui les ont conduits peut-être à quelques périodes ; mais qui ne supposent nullement qu’ils aient eu besoin d’être astronomes, et moins encore qu’ils aient été les maîtres des autres nations dans la science astronomique.

C’est par de tels préjugés, dit M. Ideler, que Ion croit pouvoir combattre l’opinion généralement reçue par les anciens, que les Babyloniens sont les créateurs de l’astronomie, et qu’ils l’ont enseignée aux Grecs.

Exiger la preuve positive d’un fait peu croyable en lui-même, demander sur quoi l’on s’appuie pour accorder aux Chaldéens des connaissances que l’on refuse à tous les autres peuples à cette époque, voilà ce que M. Ideler taxe de préjugé ; et ce qu’il regarde comme une preuve victorieuse en sa faveur, c’est une opinion généralement répandue chez des peuples qui ignoraient jusqu’au nom de l’astronomie. Comme si cette opinion était autre chose qu’un préjugé, et un préjugé fondé sur une équivoque ! On appelait astrologie la science qui apprenait à lire dans les astres les évènements futurs ; de véritables astronomes ont depuis observé les astres pour étudier les lois de leurs mouvements, et prédire les phénomènes, et l’on a conclu que l’astrologie et l’astrono-