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éloge de m. delambre.

Enfin, l’opération géodésique qui lui est due principalement est la plus parfaite et la plus étendue que l’on ait exécutée dans aucun pays. Elle sert de modèle à toutes les entreprises de ce genre qui ont été formées depuis.

Il est d’autant plus remarquable que les travaux de M. Delambre aient eu cette influence sur les méthodes de l’astronomie, qu’il n’a cultivé cette science qu’à un âge assez avancé : il avait plus de trente-cinq ans lorsqu’il commença à observer. L’histoire des sciences offre quelques exemples semblables : Newton était en possession de toutes ses grandes découvertes mathématiques à un âge que Leibnitz n’avait pas encore atteint lorsqu’il se livra à l’étude de ces sciences, et Leibnitz fut peu d’années après l’un des inventeurs de l’analyse infinitésimale ; mais il faut ajouter que Leibnitz et Delambre s’étaient consacrés à d’autres études dès leur première jeunesse : ils avaient acquis, si l’on peut parler ainsi, les mœurs littéraires, et leur esprit était exercé aux longues recherches. Les ouvrages de M. Delambre composent une bibliothèque astronomique presque complète : dans son Traité d’astronomie, il rapporte et compare toutes les méthodes connues ; dans l’ouvrage qui contient l’histoire de cette science, il en représente les progrès successifs depuis les époques les plus reculées jusqu’à l’année 1822 ; les dernières parties de cet ouvrage seront incessamment publiées par les soins de notre collègue M. Mathieu, son ancien disciple et son ami.

Nous ne rappellerons point ici les questions qui se sont élevées sur l’origine des connaissances astronomiques des anciens peuples. Cette discussion exige l’étude attentive de tous les monuments, et la solution de plusieurs questions