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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/67

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Observations météorologiques sur les circonstances d’un phénomène considéré comme preuve de la théorie des vents alises ; par M. Moreau de Jonnès, correspondant de l’Académie.

On a supposé que des courants supérieurs se dirigent dans une direction opposée à celle des vents réguliers connus sous le nom de vents alisés. On a regardé comme une preuve de ces courants supérieurs quelques circonstances qui accompagnèrent, en 1812, l’erruption de la solfatare de l’ile Saint-Vincent dans l’archipel des Antilles. Des matières projetées par ce volcan tombèrent comme une pluie abondante dans l’île de la Barbade, située à trente-trois lieues à l’ouest de Saint- Vincent ; on a cru qu’elles n’avaient pu êtres portées à cette distance, dans une direction opposée à celle des vents alisés, que par des courants d’air supérieurs, et qu’on suppose se diriger en sens contraire.

Pour discuter cette opinion, en rectifiant les faits, M. de Jonnès commence par la description du cratère qui fut le centre de cette éruption volcanique, laquelle commença le 27 avril, et dura jusqu’au 30, sans qu’aucune matière parvint aux iles voisines. Dans le courant de la nuit du 1er mai on entendit à la Martinique et à la Guadeloupe, vers deux heures du matin, un bruit lointain qui se prolongea jusqu’au jour, et que l’on prit pour celui d’un combat naval ; à Bridge-town de la Barbade, ce fut vers sept heures et demie du matin, que des nuages peu élevés remplirent l’atmosphère de ces éjections cineréiformes que la solfatare de Saint-Vincent avait vomies dans la nuit. Leur chute ne commença à la Martinique