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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/80

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grande largeur et d’une longueur indéfinie, sans le secours des ouvriers.

Celle de MM. Porlier et Durieux n’est encore établie qu’en modèle, réduit à-peu-près au quart de la grandeur qu’elle doit avoir pour en obtenir des papiers dans les dimensions d’usage. Néanmoins ce modèle est dispose de manière à pouvoir fabriquer à froid un papier vergeure ou vélin à volonté, de décimètres de largeur et d’une longueur indéfinie, semblable à l’échantillon mis sous les yeux de l’Académie. Cet échantillon, qui a mètres de longueur, a été fabriqué en présence des commissaires dans l’espace de six minutes et au moyen de deux ouvriers ; ce qui produit sept feuilles de grand raisin du poids de livres la rame, et correspondrait à l’ouvrage de deux cuves ou au double de ce que trois ouvriers peuvent faire dans le même temps.

MM. Porlier et Durieux préfèrent la pâte de chiffon vert ou non pourri, qui s’étend mieux sur la forme sans fin destinée à retenir les filaments à la surface, tandis que l’eau s’en échappe à travers son tissu. Le papier qui provient de cette pâte est plus fort et plus beau que celui que l’on fabrique avec des matières altérées dans les pourrissoirs.

Ces artistes sont les premiers, à notre connaissance, qui soient parvenus à fabriquer par machine du papier vergeure, d’une longueur indéfinie, lequel est préférable pour l’écriture au papier vélin, parce qu’il retient mieux l’encre et boit moins que le papier vélin. La machine est simple, n’exige que peu de place… Ce premier essai, qui atteste la difficulté vaincue par des moyens qui nous ont paru nouveaux… nous parait digne des éloges de l’Académie.