Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/758

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
216
éloge historique

qui remplacèrent dans ce second voyage MM. Banks et Solander ; que dans le troisième il refusa d’emmener aucun naturaliste, qu’il n’y en a pas eu depuis sur les expéditions nautiques des Anglais, et que ceux qui se sont embarqués sur les nôtres, ont cru bien rarement avoir à se louer de leurs conducteurs, on trouvera peut-être que la liberté d’action dont les hommes de cabinet ont l’habitude, a peine à se concilier avec la discipline sévère, si nécessaire sur un vaisseau ; et l’on ne fera de reproches ni à nos deux naturalistes, ni au grand navigateur qui ne put s’arranger avec eux.

Cependant M. Banks, ne pouvant accompagner Cook, résolut de diriger son ardeur d’un autre côté. Les contrées du Nord, l’Islande sur-tout, si remarquable par ses phénomènes volcaniques, lui offraient encore assez de sujets de recherches. En quelques semaines un navire fut nolisé, meublé de tout ce qui était nécessaire à des naturalistes, et M. Banks partit le 12 juillet 1772, accompagné de son fidèle Solander, du Suédois Uno de Troïl, depuis évêque de Linkoping, et de quelques autres personnes dignes de prendre part à une telle entreprise.

Un hasard heureux leur fit visiter, en passant, cette île de Staffa, si intéressante par l’immense amas de colonnes basaltiques qui en forme le massif, et par cette grotte de deux cent cinquante pieds de profondeur, tout entourée de ces colonnes dont la régularité naturelle égale ce que les arts de l’homme ont produit de plus surprenant. Il est singulier que cette merveille de la nature, si voisine d’un pays très-habité, ait été si peu connue ; mais, bien que l’île eût été nommée par Buchanan, personne n’avait rien dit de sa structure extraordinaire, et l’on peut la regarder comme une découverte de nos voyageurs.

Bientôt ils arrivèrent en Islande. Ce n’était plus ce peuple