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partie physique.

France, des espèces analogues. M. Cuvier a nommé ce genre anthracotherium.

Le même naturaliste, ayant constaté que des os fossiles d’une espèce voisine du renne se déterrent en divers endroits de France, a dû s’occuper de savoir sur quoi repose l’opinion assez répandue qu’il existait des rennes dans les Pyrénées au xiie siècle. Il a reconnu que cette opinion, mise en avant par Buffon, ne venait que d’une citation tronquée d’un passage du Traité sur la chasse, du comte de Foix, Gaston III, surnommé Phœbus ; et, ayant vérifié dans les manuscrits du temps ce passage, que les imprimes rendent d’une manière inintelligible, il s’est assuré que Gaston n’y parlé que des rennes qu’il avait vus dans ses voyages en Norvége et en Suède.

Depuis long-temps on connaissait différentes espèces fossiles de crocodiles. On en a découvert encore une nouvelle l’année dernière dans ce calcaire oolithique.des environs de Caen, dont nous venons de parler d’après M. Prévost. Un savant naturaliste de cette ville, M. Lamouroux, en a adressé une notice et plusieurs fragmens intéressans, et, par les soins de l’Académie des sciences et belles-lettres de Caen, il en a été envoyé des modèles en plâtre au Muséum d’histoire naturelle, d’après lesquels M. Cuvier sera en état d’en donner une histoire complète dans le cinquième volume de son ouvrage.

Des missionnaires ont rapporté d’Afrique à Londres une tête de rhinocéros à deux cornes, d’une très-grande taille, et remarquable par la forme grêle et excessivement allongée de sa défense antérieure : d’après un examen superficiel on l’avait crue semblable à ces têtes de rhinocéros fossiles communes en Sibérie, en Allemagne et en Angleterre ; ce qui, en prouvant que ces dernières n’étaient pas d’une espèce éteinte, aurait donné des motifs de douter de l’extinction de plusieurs autres animaux fossiles.