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partie physique.

à juger cette grande question, soit dans un sens, soit dans un autre. Cette histoire de la fièvre jaune, écrite avec ordre et clarté, commence par une énumération chronologique de ses principales épidémies, un extrait des descriptions qui en ont été données sous ses différens noms, les causes probables auxquelles elle a dû son origine à chaque époque et dans chaque lieu. Elle se termine par une sorte de balance des faits qui peuvent faire considérer cette maladie comme contagieuse, et de ceux qui peuvent favoriser une conclusion contraire. Les auteurs ne prennent point encore sur eux de donner une décision ; ils se bornent à exposer avec candeur tout ce qui peut y conduire : mais il semble que dans leur ouvrage ce serait l’opinion de la non contagion qui serait le plus près d’obtenir gain de cause.


M. Moreau de Jonnès a recueilli dans les documens officiels les principales circonstances de l’apparition de la fièvre jaune à bord des navires mouillés dans le port de Pomègue, et par suite dans le lazaret de Marseille. Les faits établissent que la maladie fut apportée de Barcelone, qu’elle se communiqua d’un navire à l’autre, mais qu’elle ne se propagea point dans le lazaret, où plusieurs malades furent transportés.


Les anatomistes ont appelé trompe d’Eustache, d’après celui qui l’a découvert, un petit canal qui établit une communication entre l’arrière-bouche et cette partie de l’oreille que l’on nomme la caisse du tympan. Sans que l’on sache bien en quoi cette communication peut être nécessaire à l’exercice du sens de l’ouïe, il est certain que plusieurs surdités ne sont dues qu’à son obstruction, ou à celle de la caisse dans laquelle elle donne ; et quand cette obstruction est produite par des substances qui peuvent se dissoudre ou se délayer, on réussit quelquefois à y porter remède, en injectant dans