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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/181

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interruption, l’amour et la reconnaissance de ceux qu’il a instruits l’ont constamment récompensé de ses efforts ; la reconnaissance de bien d’autres encore aurait pu lui être acquise, s’il avait pu la réclamer de tous ceux qu’il a enrichis.

En effet, si l’on veut savoir ce qu’une institution bien conçue, si peu considérable qu’elle soit, ce qu’une chaire publique de plus ou de moins, par exemple, peut produire d’effet dans un grand royaume, que l’on considère ce qu’étaient alors nos mines et ce qu’elles sont devenues. Nos exploitations de fer, de houille, se sont quadruplées ; les mines de fer qui vont s’ouvrir près de la Loire, dans la région du charbon de terre et au milieu du combustible, vont produire le métal au même prix qu’en Angleterre. L’antimoine, le manganese, que nous importions autrefois, s’exportent aujourd’hui en quantité considérable ; le chrome, découverte de l’un de nos chimistes, est aussi aujourd’hui le produit très - utile de l’une de nos mines. Déja on a extrait de très-bel étain des mines des côtes de Bretagne, L’alun, le vitriol, autrefois presque inconnus en France, s’y recueillent en abondance. Un amas immense de sel gemme vient d’être découvert en Lorraine, et tout annonce que ces créations extrêmement nouvelles ne se borneront pas là. Sans doute, ce n’est pas à un seul homme, ni à l’érection d’une seule chaire que tout ce bien peut s’attribuer ; mais il n’en est pas moins vrai que cet homme, que cette chaire, en ont été la première occasion.

C’est pour ses élèves que M. Duhamel avait composé son principal ouvrage, dont un volume a paru en 1787, sous le titre de Géométrie souterraine.

On sait que les métaux, et surtout les plus précieux, n’ont point été distribués par la nature en masses étendues et ho-