Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

96 état DE LA VÉGÉTATION

épuisent les chances par la longévité de leurs racines, et traversent les années en attendant les jours réservés à leur reproduction. Elles ont conquis.le sol les espèces annuelles ne font que l’emprunter. Un coup de vent les apporte, une gelée les détruit ; celles que j’ai rencontrées au sommet du Pic, comme moi étrangères, ont peut-être /disparu de même, etd’autres peut-être les remplacent pour «être recueillies par d’autres que moi.

La végétation du sommet du Pic du Midi représente, à très-peu de chose près., celle de toutes les hautes ; sommitçs de cette partie des Pyrénées. L’absence "ou la présence de telle ou telle plante sur l’une ou l’autre de ces diverses sommités, dépend uniquement de circonstances locales, qui.i tantôt attirent des pentes vers les cimes, tantôt repoussent des cimes vers les pentes, des espèces que les montagnes de cet ordre possèdent en commun. Mais il n’est pas sans intérêt de voir de quoi se compose la liste de celles qui sont confinées sur les sommets dont l’élévation excède celle du-Pic du Midi.

La partie accessible des cimes de Néouvielle n’est élevée que d’environ 120m de plus. Mais elle se trouve au point de départ d’un vaste glacier, et serrée de près par les neiges éternelles. J’y ai recueilli 21 espèces phanérogames^ dont seize ! appartiennent à la cime du Pic du Midi, et deux ne lui sont pas étrangères, La première de celles ci, Luzula spicata, se trouve peu au-dessous du sommet ; et la seconde, Potentiïïa frigida^ est représentée sur ses pentes par le P. Brauniana dont elle se distingue à ^peine. Il en reste trois seulement que je n’ai point vues au Pic, savoirs Draba tomentosa, Ranuficulus glacialis et Setxifraga androsacea.