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AU SOMMET DU PIC DU MIDI. I 1 7

tous vu de la même manière. Ainsi, les fils de Saussure, se trouvant le 7 janvier 1796 sur la montagne de Salêve, virent t le soleil projeter leurs ombres sur le brouillard, et ces ombres, celles de leurs têtes surtout, entourées d’auréoles ou de cercles concentriques colorés, exactement conformes à la description qu’en donne Bouguer(r).

C’est encore sous des apparences à peu près semblables que ce phénomène a été observé vers la même époque par Mirbel dans les basses Pyrénées, et par Aubert du Petit-Thouars à l’île de Bourbon.

Beaunier seul a eu le bonheur de le revoir tel qu’il m’a apparu, quoique sous une forme moins imposante et dans de moindres dimensions. Le 27 septembre 1800, se trouvant au sommet du Puy de Sancy, et appuyé avec son guide contre la croix qui y est placée, il remarqua sous ses pieds un petit nuage blanc, éclairé du soleil, sur lequel se peignait un cercle complet, brillant des couleurs de l’iris, au milieu duquel se projetait l’ombre des deux spectateurs (2). Quant à Omalius d’Halloy, de qui nous tenons les détails de l’observation de Beaunier, celle qu’il a eu occasion de faire lui-même le 27 août 1807*, aux environs de Spa, lui a offert le phénomène sous sa forme la plus ordinaire il a vu sur un brouillard l’ombre de son corps, où la tête seule était entourée d’une auréole large de plus d’un mètre, formée de cercles concentriques, lumineux et faiblement irisés (3), Les caractères distinctifs du tableau qui s’est présenté à

(1) Saussure, Voyage dans les Alpes, § . 2235 en note., (2) Journal des Mines, tom. 27, p. 4°7 (3) Ibid. ̃̃̃•̃