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DU MOUVEMENT DES FLUIDES

des meilleurs moyens que l’on puisse employer pour se former l’idée de la grandeur de l’adhérence qui s’établit entre la surface des corps solides et les liquides qui les mouillent. On sait que l’observation des phénomènes capillaires, dont M. de Laplace a donné la théorie, fait connaître l’adhésion des molécules fluides entre elles. On peut conclure des expériences de M. Gay Lussac, rapportées dans la Supplément au xe livre de la Mécanique céleste, les poids qui seraient nécessaires pour rompre une colonne d’eau, d’alcool, ou d’huile de térébenthine, d’un diamètre donnée, en la tirant par ses extrémités opposées. La force que ces poids mesureraient ne doit pas être confondue avec celle désignée ci-dessus par la constante mais il est très-vraisemblable que ces deux forces conservent les mêmes rapports dans divers fluides. Il paraît difficile, quant à présent, d’exécuter des expériences dont on puisse conclure avec une exactitude suffisante la valeur de la constante parce que l’écoulement dans des tuyaux d’un très-petit diamètre n’est point propre à faire connaître cette valeur ; et parce que, avec des tuyaux plus gros, on pourrait difficilement être assuré que le mouvement fût exactement linéaire.

Les recherches précédentes ne s’appliquent pas aux cas où le fluide coulent dans des parois qu’elles ne sont pas susceptibles de mouiller : par exemple au cas du mercure coulant dans le verre. On se tromperait si l’on croyait pouvoir adapter à des cas semblables les formules précédentes, en y supposant nul. Il conviendrait plutôt alors de considérer l’action des parois comme opposant au glissement de la couche extrême du fluide une résistance analogue au frottement des corps solides glissants les uns sur les autres.