Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/87

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Telles sont, autant qu’il est possible de les exprimer en peu de mots, les vues cosmogoniques d’Herschel. L’illustre auteur de la Mécanique céleste est arrivé à des conséquences semblables, en suivant une route directement contraire. Il a vu dans notre système de planètes et de satellites des indices frappants de l’origine de ces corps. Il les regarde comme formés aux limites de l’atmosphère du soleil progressivement condensée par les forces attractives, et la déperdition de la chaleur rayonnante. Ainsi s’expliquent naturellement toutes les conditions fondamentales du système planétaire. Aucune opinion n’est plus conforme à l’état actuel des sciences ; elle satisfait à l’ensemble des phénomènes connus.

Les corps célestes les moins éloignés de nous présentent donc aussi, et avec plus de précision, les caractères généraux qu’ils tiennent de leur origine ; ils paraissent avoir été produits, comme tous les grands phénomènes du ciel, dans le sein de ces vapeurs lumineuses soumises aux deux actions contraires de la gravitation et de la chaleur.

« Je n’entreprendrai point messieurs, de fixer votre attention sur les diverses parties de ce vaste tableau, de comparer les distances de ces astres à celles que nous pouvons mesurer, décompter les années qui ont dû découler pour que leur lumière parvînt jusqu’à nous. Ici les nombres, les temps, les espaces, manquent de bornes ; l’esprit le plus étendu se refuse à concevoir l’immensité de l’univers ; il ne s’arrête qu’en s’élevant à des pensées d’un ordre encore plus sublime. Cette réflexion nous ramène aux sentiments que sir William Herschel a souvent exprimés, et que lui rappelait sans cesse la contemplation des merveilles du ciel. Dans chacun des grands phénomènes qu’il a observés, il a trouvé l’empreinte d’une sa-