Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/94

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précipiter sous forme de poudre blanche soluble dans l’eau dans l’eau bouillante, rougissant la teinture de tournesol ; en un mot, de nature manifestement acide, mais se distinguant par la propriété de détoner, dont il jouit au plus haut degré.

M. Liebig a tenté l’analyse de cet acide, et a pensé payer cher son zèle pour la science ; car les détonations ont lieu même dans l’eau, et au moindre choc. Il a réussi enfin, en le mêlant de beaucoup de magnésie, à le décomposer sans accident. Les produits sont un reste du métal par l’intermède duquel on l’avait formé, du gaz acide carbonique, de l’ammoniaque et de l’eau. C’est la composition la plus complexe que la chimie ait encore créée, puisqu’elle offre une substance métallique et les éléments ordinaires des matières animales, savoir : de l’oxygène, de l’hydrogène et de l’azote. Mais il restait à savoir comment ces éléments y sont combinés entre eux ; si l’ammoniaque et l’eau y sont toutes formées ; si le métal y est à l’état d’oxide, et de quel oxide etc.

De nouvelles expériences faites cette année par l’auteur et par M. Gay-Lussac, nous ont appris que cet acide qu’on avait d’abord nommé fulminique lorsqu’on le débarrasse du reste de métal qu’il contient, est de l’acide cyanique, c’est-à-dire une combinaison de l’oxigène avec cette combinaison d’azote et de carbone qui a été nommée cyanogène.


M. Dœbereimer, professeur à Jéna, est l’auteur d’unie observation bien curieuse sur la propriété dont jouit le platine précipité de sa solution nitro-muriatique (ce qui lui donne une forme et une consistance spongieuse), sur la propriété qu’il a, disons-nous, lorsqu’on fait passer sur lui un mélange d’oxigène et d’hydrogène, d’opérer la combinaison de ces