Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cxiij
partie physique.

que les hivers sont moins froids et plus longs, et les étés plus courts et moins chauds qu’il y a soixante ans ; dans vingt-un autres on ne regarde pas ce fait comme constant. Dans vingt-sept départements on est persuadé que les vents sont devenus plus violents, et dans vingt-six on soutient le contraire.

La dénudation des montagnes n’est mise en doute dans aucune des réponses ; et il y a aussi beaucoup d’accord sur ses conséquences actuelles et futures. L’une des plus généralement reconnues est la diminution des sources, parce que l’eau des pluies, au lieu de s’infiltrer dans le sol avec lenteur, s’écoule rapidement, et entraîne les terres que les bois et les herbes ne retiennent plus ; toutefois, sur ce point même, il s’en faut beaucoup que les rapports soient unanimes. Il n’y a que vingt-huit départements où l’on affirme la diminution des eaux permanentes, et que vingt-cinq où l’on ait reconnu que les inondations sont plus fréquentes qu’en 1789.

Nous ne parlerons pas des autres articles de météorologie, tels que la neige, la grêle, etc., sur lesquels les réponses ont été encore plus vagues et plus contradictoires. Les données fournies par ce premier travail ne peuvent être considérées que comme un essai, encore assez imparfait ; et pour arriver à quelque chose de plus positif, il serait nécessaire de poser des questions plus précises, et de tracer avec plus de rigueur la méthode à suivre pour les résoudre.

Néanmoins, les mémoires fournis à l’Académie contiennent des renseignements précieux sur la statistique de plusieurs parties de la France, et sous ce rapport au moins leur utilité ne peut être méconnue.