Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rière ces bourses, ne reçoit que de l’air qui sert de provision à l’animal quand il plonge, disposition analogue à celle du gavial dont nous avons fait mention au commencement de cet article.

Toutes ces recherches n’ont pas empêché ce laborieux naturaliste de continuer celles auxquelles il se livre sur les monstres, et dont nous avons commencé à parler dès notre analyse de 1820. On sait que, reconnaissant l’espèce de régularité que la nature observe jusque dans ses déviations, il les a assujéties à une sorte de méthode, et les a classées en genres et en espèces. Les monstres qui n’ont point de cerveau forment son genre anencéphale ; et dans un Mémoire présenté cette année à l’académie, il en a décrit huit espèces, établies sur autant d’individus, qui offraient chacun quelque différence dans les détails de leur monstruosité. Il en attribue toujours la cause à quelque adhérence que l’embryon a contractée avec son placenta ; et dans plusieurs des cas qu’il a observés, et où les téguments étaient suffisamment conservés, il a cru trouver la preuve de la justesse et de la constance de cette cause. Une cause plus éloignée lui a paru tenir, d’après les récits qui lui ont été faits, à des mouvements de surprise ou de frayeur éprouvés par la mère dans les commencements de sa grossesse.

Mais une monstruosité approchante des anencéphales, et qui en différait cependant par des caractères particuliers, lui ayant paru devoir tenir à d’autres causes, il a appris de la mère morte depuis, que cette déformation était due à des compressions excessives par lesquelles cette malheureuse avait cherché à détruire son fruit. L’auteur a nommé cette sorte particulière thlipsencéphale (cerveau écrasé). Le cer-