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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/130

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Spallanzani a prouvé que le têtard préexiste à la fécondation chez les femelles des batraciens. M. Dutrochet a cherché à découvrir la structure de ce fœtus préexistant à l’action fécondante du mâle. Selon lui, il est d’abord en forme de cloche ou d’hémisphère ; il prend ensuite celle d’un sac globuleux, et n’offre aucune apparence de la forme symétrique binaire qu’il possédera après la fécondation, mais se présente à l’observation comme un simple sac contenant dans son intérieur la matière émulsive qui doit lui servir de nourriture après la ponte. L’aire circulaire blanchâtre que l’on observe long-temps avant la ponte sur l’œuf de la grenouille, n’est autre chose que l’ouverture de l’anus du foetus. Elle est d’abord de la largeur du diamètre de l’œuf, diminue peu à peu en se fermant comme celle d’une bourse par l’accroissement de ses bords, en sorte que, peu de jours après la ponte, ces bords juxtaposés forment l’anus du têtard. Étudiant l’œuf du crapaud après la ponte, M. Dutrochet a observé que le têtard, lorsqu’il a déja acquis un certain développement dans les membranes de l’oeuf, n’a point encore de bouche ; et il a vu cette ouverture se former par une seissure des téguments. M. Dutrochet conclut de ces faits que le foetus tel qu’il préexiste à la fécondation dans les femelles des batraciens consiste dans un sac alimentaire, pourvu d’une seule ouverture qui sera dans la suite l’anus de l’animal parfait. Dans cet état, il ressemble autant qu’il est possible à un polype.

Depuis long-temps on a cherché à initier les gens du monde et les commençants, à une première connaissance de l’organisation du corps humain, par des représentations