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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/163

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un cristalloclaste, parce qu’il brisait les cristaux, comme dans le Bas- Empire on appelait iconoclastes ceux qui brisaient les images. Mais heureusement, nous ne connaissons d’hérétiques dans les sciences que ceux qui ne veulent pas suivre les progrès de leur siècle, et ce sont aujourd’hui Romé Delisle et ceux qui lui ont succédé dans ses petites jalousies, qu’atteint avec justice cette qualification.

Quant à M. Haüy, la seule réponse qu’il fit à ses détracteurs consista en de nouvelles recherches et d’une application encore plus féconde. Jusque-là il n’avait donné que la solution d’un problème curieux de physique. Bientôt ses observations fournirent des caractères de première importance à la minéralogie.

Dans les nombreux essais qu’il avait faits sur les spaths, il avait remarqué que la pierre dite spath perlé, que l’on regardait alors comme une variété du spath pesant ou de la barite sulfatée, a le même noyau que le spath calcaire, et une analyse que l’on en fit prouva qu’en effet elle ne contient, comme le spath calcaire, que de la chaux carbonatée.

Si les minéraux bien déterminés, quant à leur espèce et à leur composition, se dit-il aussitôt, ont chacun son noyau et sa molécule constituante fixes, il doit en être de même de tous les minéraux distingués par la nature, et dont la composition n’est point encore connue. Ce noyau, cette molécule peuvent donc suppléer à la composition pour la distinction des substances, et dès la première application qu’il fit de cette idée, il porta la lumière dans une partie de la science que tous les travaux de ses prédécesseurs n’avaient pu éclaircir.

À cette époque, les minéralogistes les plus habiles, Lin-