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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/179

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repos en était troublé ; c’était le seul motif qui pût le faire renoncer à sa douceur, à sa bienveillance ordinaire, et, nous devons l’avouer, cette disposition a produit quelquefois cet effet ; elle l’a peut-être empêché d’avoir assez d’égards aux observations faites avec le nouveau goniomètre de M. Wollaston sur les angles du spath calcaire, du spath magnésifère, et du fer spathique. Mais qui n’excuserait un homme valétudinaire, long-temps étranger au monde, attaqué lors de son début de la manière la plus injuste et la plus offensante ; qui ne l’excuserait, dis-je, de n’avoir pas assez distingué de ses premiers et ignorants antagonistes, ceux qui dans la suite, éclairés par ses propres découvertes, apprécièrent autrement que lui quelques faits de détails, ou même quelques principes qu’il avait trop généralisés ?

Ce qui est certain, c’est que dans les moments où il payait ce tribut à la faiblesse humaine, il n’était animé que de ce qu’il croyait de l’intérêt de la science, et que, s’il se fâchait, c’était uniquement de ce qu’il jugeait devoir faire obstacle au triomphe de la vérité.

À l’époque où l’on chercha à rendre quelque activité à l’instruction publique, le gouvernement demanda à M. Haüy un traité de physique pour les colléges. M. Haüy avait plus d’un titre à cette commission, et dans la manière ingénieuse dont il avait appliqué la, physique à la minéralogie, et dans plusieurs mémoires intéressants sur l’électricité et la double réfraction des minéraux, et dans l’élégante exposition qu’il avait donnée de la théorie d’Æpinus sur l’électricité et sur le magnétisme, et dans le succès qu’avait obtenu le cours de physique qu’il fit à cette école normale créée en 1795 par la convention et qui ne dura que quelques mois. Mais ces titres