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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/237

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hautes dignités à un poste qu’il aurait rempli mieux que personne. Déja dans sa première jeunesse il avait célébré avec la chaleur de son âge le dévouement du prince Léopold de Brunswick, mort en essayant de sauver des malheureux victimes d’une grande inondation[1].

Il paraît cependant qu’au milieu de ces causes nombreuses de célébrité, son nom n’arriva pas à tous les membres de l’administration du temps ; et l’on n’a pas oublié le conte de ce ministre du Directoire, qui revenant de faire sa visite officielle au Muséum, et interrogé par quelqu’un s’il avait vu Lacépède, répondit qu’on ne lui avait montré que la girafe, et se fàcha beaucoup de ce qu’on ne lui eût pas fait tout voir. Nous rappelons cette aventure burlesque, parce qu’elle peint l’époque.

De toutes les occupations auxquelles M. de Lacépède avait été contraint de se livrer, les sciences seules, comme c’est leur ordinaire, lui avaient été fidèles à l’époque du malheur, et c’était avec elles qu’il s’était consolé dans sa retraite. Reprenant les habitudes de sa jeunesse, passant les journées au milieu des bois ou au bord des eaux, il avait tracé le plan de son Histoire des Poissons, le plus important de ses ouvrages. Aussitôt après son retour, il s’occupa de la rédiger, et au bout de deux ans, en 1798, il se vit en état d’en faire paraître le premier volume : il y en a eu successivement cinq ; dont le dernier est de 1803.

Cette classe nombreuse d’animaux, peut-être la plus utile

  1. En 1786. Il a aussi publié un éloge de Daubenton, et un de Vandermonde. Ce dernier est imprimé dans le premier volume de la classe des sciences de l’Institut.