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introduction

elle écoute, recueille, discute, mais son opposition est sans éclats, courtoise.

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Les calamités qui marquent la fin de l’Empire lui feraient accueillir la Restauration avec espoir, sa naissance, son éducation la lui font accueillir avec joie.

Le marquis d’Osmond est nommé ambassadeur à Turin. Après les Cent-Jours, Talleyrand avant de se retirer le nomme à Londres. C’est de Richelieu qu’il sera le collaborateur. Une entente parfaite, dont fait foi leur correspondance diplomatique, règne entre ces deux Français.

À la libération du territoire, le ministère Richelieu tombe. Le marquis d’Osmond donne sa démission. Le ministre et l’ambassadeur recueillent une riche moisson d’ingratitude.

Madame de Boigne avait accompagné ses parents à Londres, secondant sa mère toujours souffrante. Sa carrière diplomatique prend fin en janvier 1819. Elle quitte sans regret la vie d’ambassade, retrouve Paris, son salon. Ses relations de famille et de société sont toutes avec les ultras, mais ses sympathies vont à une autre nuance d’opinion. Les ultras la jugent « mal-pensante ».

Son espoir a été de courte durée. Les princes ont appris peu en exil, et dès le retour ils sont, comme aux plus beaux jours de Versailles, prisonniers d’une coterie.