CHAPITRE XVI
Je n’ai point parlé de l’affaire grecque sous le rapport historique parce que je ne m’élève pas jusque-là, mais je ne puis la passer sous silence dans ses effets de salon. Il s’était établi que tout ce qui faisait opposition à la Cour était philhellène et que le gouvernement, quoique protégeant ostensiblement les grecs, leur était contraire. La Congrégation aimait mille fois mieux les turcs que ces hérétiques de grecs car, du moins, les premiers prêchaient l’absolutisme.
Le gain de la bataille de Navarin ne fit donc pas grand plaisir aux Tuileries, quoiqu’on n’osât pas l’accueillir tout à fait aussi mal qu’à Londres.
Je ne puis m’empêcher de signaler, à ce sujet, jusqu’où l’instinct patriotique est poussé en Angleterre. On y croyait l’émancipation des colonies espagnoles utile aux intérêts du commerce britannique, et on craignait que celle des grecs ne fût un accroissement d’importance pour la Russie. Les feuilles publiques, les réunions, les bancs des deux Chambres retentissaient des cruautés, des vexations, des intolérances exercées contre