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DESCRIPTION 1>E PARIS

parmi les saints et que des miracles éclatants lui sont attribués, de là une grande vénération du peuple à son égard.

Derrière Téglise il y a, dans la maison de Tévéque de Paris, une vieille cuve analogue à celles qui sont dans les abbayes de Saint- Denis et de Sainte-Geneviève ; mais, tandis que celles-ci sont depuis longtemps à sec et que la main de Thomme peut seule y faire couler Teau, celle-là, au contraire, est encore alimentée par une source vive qui ne tarit pas, bien que la reine-mère ait, depuis longtemps déjà, fait une dérivation vers ses jardins à Taide d’une conduite souterraine qui franchit la Seine sur le pont de Saint-Çloud ; des regards ont été construits de place en place pour permettre de réparer cette canalisation en cas de rupture. Au milieu du pont de Saint-Qoud s’élève un obélisque dont voici la forme.

(Dessin de la pyramide du pont de Saint-Cloud^J

En temps de guerre, le roi fait garder ce pont par des forces sérieuses, car si Pennemi s’en emparait, ainsi que du pont de Charenton qui est au-dessus de Paris, au confluent de la Seine et de la Marne, la ville serait privée de vivres, c’est, en effet, une ancienne habitude de s’approvisionner quotidiennement et de ne faire entrer les vivres qu’au jour le jour.

En revenant, on passe à Tabbaye de Longcbamp, fondée par la sœur de saint Louis, Isabelle, qui y prit le voile et y fut enterrée ; sa tombe est en partie dans le chœur, en partie dans la nef de réglise, la barrière qui s’élève entre le chœur et la nef, séparant l’église en deux, passe sur la tombe, si bien qu’on ne peut lire entièrement l’inscription qui est en lettres gothiques. Le tom- beau a deux pieds d’élévation, il est surmonté d’une statue en pierre dure représentant Isabelle en costume de religieuse^, on l’a peinte récemment, il y a, autant que j’ai pu lire, ces deux vers à la partie inférieure :

Tarn grandis génère permansit humillima vere^ Rara loquens ore, cami dominata severe.

I. Voir planche IL

a. L’épitaphe d’IsabeUe de France a été transcrite au xvi* siècle sur trois grandes pièces de parchemin qui forment le ms. fr. 62x4 de la Biblio- thèque nationale. Cette épitaphe, en français, résume la vie de la pieuse princesse incipit : c C7 dessoubz ceste tumbe gist… ; » explicit : c Par ses glo- rieuses prières et sainctes mentes parvenir. Amen. » (Sur l’abbaye de Long- champ, voir G. Trouillard, les Monastères de l’Ordre de$ Urbanistes et prin-


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