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DESCRIPTION DE PARIS

lant et la dureté du diamant ; le fer ne peut Tentamer si peu que ce soit, et c^est à cela, je crois, qu’elle doit d^être restée entière jusqu’à nos joUrs ; deux anneaux sont taillés dans la même pierre, et bien qu’ils fassent partie de la cuve, on peut les soulever et les prendre dans la main, tant ils sont habilement faits. Tout le pavage est, en cet endroit, en dessins de mosaïque* faits avec des petits morceaux de divers marbres, à l’ancienne façon des Romains, si Pon en croit les vers du poète Lucilius :

Quant lepide lexeis compostae et tesserulae omnes Artey pavimento atque emblemate vermiculato ’•

et la description du temple de la Fortunje, de Lyon, par Jean Richard «.

Près de Tautel qui contient les reliquaires et les reliques de saint Denis on conserve un des clous, qui, dit-on, a servi à atta- cher le Christ sur la croix ; il est enchâssé d’or, lui-même est en fer et sa longueur est la suivante^.

(Trait de i3 centimètres.)

Près du corps de saint Denis reposent ceux d’Éleuthère et Rus- tique, ses compagnons. Aeneas Silvius, qui devint pape sous le nom de Pie II, parle en ces termes du corps de saint Denis : c Visitant le monastère de Saint-Emmeran de Ratisbonne, sur les bords du Danube, l’abbé qui était à la tête de la maison nous montra un corps conservé dans son abbaye, qu’il nous dit être celui de saint Denis l’Aréopagite. Q>mme nous lui disions qu’il était conservé à Paris, il nous apporta l’attestation du pape Léon, qu^un empereur Henri, si je me souviens bien, visitant le roi de France et séjournant à Paris, déroba ces reliques et les déposa dans cette abbaye. » Le saint pontife appelle l’aae de l’empereur un pieux larcin.

Devant Pautel de saint Denis est la croix dW, haute environ

1. Sur les mosaïques de Saint-Oenîs, voir un rapport de Lenoirdu i3 dé- cembre 1797. {Arch, du musée des Monuments français^ I, qS ; cf. Ibid, ^ I, 262, Uly 323.) On en conserve encore des fragments à l’École des beaux-arts.

2. Sat.j ex inc. lib., IV.

3. Joannis Richardi Antiquitatum Divionensium … liber, Parisiis, i585, in-8*.

4. Millet (p. 78) décrit la monture d’argent doré du clou du Christ ; elle avait de son temps remplacé une monture d*or massif indiquée dans 17iiy. de i5o4 (fol. 25 v).




Mm, Soc. Hisi. Paris, 1899.





Pyramide du Pont de Saint-Cloud. Cuves de Saint-Denis et de Sainte-Geneviève.


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