Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/165

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ARNOLD VAN BUGHBL. I47 son, président au Parlement, est très éloquent et (on savant en matière historique ; tous sont d’accord pour louer son mérite, la finesse de son jugement, sa science, sa probité ; il a publié un traité sur les anciennes formules et un recueil de droite Aces hommes, j’ajouterai encore Henri Estienne, fils de Robert ; il est très petit de taille, mais de caractère peu pacifique ; vétéran de Pamour, à cinquante ans, il poursuivait de ses assiduités vaines une certaine demoiselle, faisant le jouvenceau, dans son costume, sa manière d’être, son langage, s^efforçant, par tous les moyens, dt faire illusion à la jeune personne sur son âge avancé^. Il passe pour le plus savant de tous ceux qui, de nos jours, se sont consacrés à Tétude du grec. Sa maison est à Genève, et il a publié beaucoup d^éditions excellentes. Il avait un différend avec Carrion pour une édition d’Aulu-Gelle de vers, intitulée : c Le Faict du procez de Balf contre Frontenay et Montguibert » (E. Fournier, Variétés historiques et littéraires, VIII, p. Si). 1. Barnabe Brisson, président au Parlement, le compilateur du Code Henri III, Son De formulis et solemnibus populi Romani verbis libri octo a . paru à Paris, chez S. Nivelle, en i583, et a été souvent réimprimé dans la suite. Quant à la compilation dont parle Van Buchel, il est probable que c’est le Code Henri III paru en iSSy, plutôt que quelqu’un des nombreux travaux juridiques de Brisson antérieurs au voyage de Van Buchel ; on a fiait remarquer déjà précédemment que nous avons du journal de Van Buchel une rédaction faite après coup et contenant des allusions à des choses arrivées postérieurement à la date sous laquelle l’auteur en parle. 2. L’on n’a aucun indice sur le physique d’Estienne ; les Sealigerana disent seulement qu’il s’habillait c à la parisienne, avec des bandes de velours pendantes. > (L. Clément, Henri Estienne et son œuvre française. Étude d’histoire littéraire et de philologie. Paris, 1898, in-8», p. 72.) Estienne avait épousé successivement, en i355, Marguerite Pillot, fille de sa belle -mère, Marguerite Deschamps ; elle mourut en 1564, et il épousa en i565 Barbe, fille de Claude de Wille, il se remaria encore le 5 avril i586 avec Abigail Poupart, de Melun {Ibid, , p. 61 et 474) ; il est assez curieux de rapprocher les ardeurs juvéniles d’Estienne des idées qu’il avait au sujet des femmes et qu’il exprime dans son Apologie pour Hérodote (f* partie). L’âge de Henri Estienne a été très discuté. M. L. Feugére le fait naître en i532, Renouard en i528, M. Qément, après une étude attentive (p. 463-464), conclut à l’année i53i comme étant la plus probable. Quant au caractère d’Estienne, dont M. Clément a contesté la rudesse (p. 72-73), il suffit, pour confirmer le dire de Van Buchel à ce sujet, d’en rapprocher les lettres de Casaubon, qui ne sont pas toujours flatteuses pour son beau-père. M. Clément (p. 64) place le départ d’Estienne vers la fin de juillet 1 585 ; le Journal de Van Buchel obligerait à reculer un peu cette date.148