Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DESCRIPTION DE PARIS porté, de couleurs variées ; il 7 a des colonnes d’un seul bloc également en marbre. A côté se trouve une écurie très vaste et fort bien installée, avec de beaux jardins. On appelle tout cela les Tuileries ; une eau très pure y est amenée de Saint-Cloud par un conduit souterrain de deux mille pas environ. Le lendemain, sortant par la porte du Temple, je n^ai rien vu de remarquable, sauf le château des voleurs, hôtel superbe à vrai dire, avec colonnes à double rangée, mais garde-nous. Seigneur, d’une pareille demeure. Ce château, ou fourches patibulaires, " a été élevé par les soins de Pierre Remy, maître des comptes royaux^, et \ Ton dit qu’il fut le premier à y habiter ; c’est ce qu’on appelle vulgairement MontÎFaucon, c’est-à-dire la montagne des faucons. Avril. Celui qui veut savoir le cas que Catherine de Médicis faisait des Français n’a qu’à lire un propos tenu par elle tel qu’il est rapporté : Quand quelques dames dirent à la reyne mère : « Cest grand ferte de veoir ainsy ruiner la France. » Elle respondit : « Mes cousines y ne vous soucie points car il y a asse^ de gens en Espaigne et Italie pour peupler la France^ bien qu’il riy avoit personne, car aussy bien c’est une méchante race que les Fran^ çois ! » La verge noire, qui est en Angleterre et chez nous l’attribut des, chefs militaires, est en France l’insigne de la police intérieure. Le roi Philippe de Valois a établi sur ses sujets l’impôt du sel, dont personne n’est exempt ; il constitue chaque année une source énorme de revenus. Pendant la semaine sainte^ le roi et son entourage, en costume de pénitent, costume venu d’Italie, assiste aux offices aux Augustins ; les courtisans l’imitent, mais je doute de leur piété. Joyeuse a fondé une autre maison de Pénitents dont le costume bleu foncé est de la forme indiquée dans ce dessin. (Dessin.) Le roi, atteint de je ne sais quel accès de piété, vient de faire I. C’est à Corrozet que Van Buchel emprunte l’assertion relative à la construction du gibet de Montfaucon par Pierre Remy. L’on a des mentions certaines de l’existence du gibet de Montfaucon dès le xiii* siècle, (Firmin Maillard, le Gibet de Montfaucon. Paris, i863, in- 16.)PAR