Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/245

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L^INYENTAIRE DE SON MOBILIER EN I74O. 21 3 bronze de Henri IV, sculptée en ronde bosse vers 1606 par Biard et qui surmonte la porte principale ^ Sous la voûte à laquelle I. Cette statue fiit détruite pendant la Révolution ; mais une reproduction en bronze, faite par Lemaire en i838 et qui a figuré depuis cette époque sur la porte de Thôtel dé ville incendié en 1871, est conservée au musée Carnavalet sous une galerie de la seconde cour. Elle avait remplacé un bas-relief en plâtre bronzé, exécuté sous la Restauration. Selon M. Marius Vachon, les niches de la façade étaient décorées de statues, qui furent enlevées- à la Révolution. {U Ancien hôtel de ville de Paris, 1882, p. 52.) Plusieurs vues de Phôtel de ville, gravées au xvii* s., nous montrent, en efiet, des statues dans les seize niches situées entre les fenêtres du premier étage ; quelques-unes même en placent dans les huit niches du second étage des pavillons. Citons, entre autres, une gravure de Jean Marot et une autre bien connue, intitulée : c Portrait du magnifique bastiment de la maison de ville de Paris ; » mais, autant qu’on peut discerner les personnages sculptés, les artistes ne les ont pas représentés de la même façon. Marot leur donne une apparence classique, de telle sorte qu’ils paraissent se rattacher à la mythologie ou à l’antiquité. L’auteur de la seconde estampe semble, au contraire, les rattacher à notre histoire ; on peut reconnaître parmi eux un évéque, avec sa crosse, et des guerriers ; au second étage, on pourrait y voir des rois ou des reines. Une autre estampe ancienne, gravée par J. Frosne et qui porte les écussons du prévôt des marchands Lefebvre et des autres membres du Bureau de la ville, présente, ainsi que la précédente, cette particularité digne de remarque, c’est que le faîte des toitures est décoré de huit chevaliers, portant des étendards et dont on s’est visiblement inspiré pour l’hôtel de ville actuel. Malgré ces dessins contemporains, au nombre desquels on pourrait ajouter une gravure, peu fidèle d’ailleurs, d’Israël Silvestre, il est douteux que la décoration sculpturale de la façade ait jamais été achevée, et il est plus que probable que certains dessinateurs ont voulu la compléter à leur manière. La diversité dans l’apparence des statues en est la preuve. Une autre, plus complète, se déduit du grand nombre d’estampes où les niches sont figurées sans statues ; outre celles qui sont anonymes, on peut mentionner celles d’Aveline, de Perelle, de Rigaud, de Mariette, de Raguenet, de la collection Le Campion, enfin, celles qui, à la veille de la Révolution, ont été dessinées par Moreau, et « l’Arrivée de Louis XVI à l’hôtel de ville en 1789, 1 gravée par Berthault d’après Prieur. (Bibl. nat., Estampes, Va 246.) La grande horloge, placée dans le campanile du centre de la façade, est représentée d’ordinaire avec une décoration de plusieurs statues ; deux personnages sont à demi couchés sur les rampants du fronton, tandis qu’au-dessus du cadran est assise une femme, tenant un sceptre, et que deux hommes, dans le goût antique, sont placés à droite et à gauche de ce cadran. En 1722, en voulant placer des lampions devant une de ces statues de pierre, on en brisa la tête, qui, en tombant sur les degrés du perron, écrasa et tua ua serrurier. A cette occasion on décida que, dorénavant, l’hôtel de ville ne serait illuminé que par des flambeaux placés à la main sur les fenêtres. (Arch. nat., K. 1004.) Les deux statues colossales du fronton réprésentaient la Seine et la Marne ; 214