Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/142

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la base d’Headen-Hill, supérieurs à l’argile de Londres, occupent à peu près la même place que le sable coquillier de Beauchamp dans la vallée de Montmorency. À Monchenot même, je n’ai aperçu aucune trace de lignite, mais on en exploite sur le prolongement de la bande sableuse qui tourne autour du promontoire tertiaire, à Rigny-la-Montagne, à Chigny, à Mailly, et nous verrons bientôt que du lignite intercalé à des sables se trouve sur la pente opposée du même promontoire, sur les flancs de la vallée de la Marne.

En montant la côte de Monchenot, on ne tarde pas à rencontrer des exploitations de calcaire grossier, dont le niveau semble indiquer qu’il repose sur les sables blancs, et plus haut encore, on trouve une grande épaisseur de marne verte. Le plateau qui porte les bois de la montagne de Reims et le village de Saint-Imoges, est parsemé de fragmens de meulières qui paraissent faire partie de son sol. On se croirait déjà en pleine Brie.

C’est dans ce plateau qu’est creusé le petit vallon de Courtagnon, célèbre par l’abondance et la belle conservation des fossiles que renferme le sable calcaire qui affleure tout près de la ferme de ce nom.

En descendant dans ce vallon, on trouve au-dessous des meulières du plateau une épaisseur considérable de marne verdâtre et de calcaire marneux ; puis une petite couche de calcaire marneux, de consistance crayeuse. Plus bas se trouve une assise de marne verte qui recouvre immédiatement le banc de sable, calcaire coquillier. Les fossiles qu’il contient, semblent le placer à peu près à la même hauteur que celui de Grignon. Plus bas j’ai cru apercevoir encore quelques affleurement de marne verdâtre.

Si du plateau de Saint-Imoges on prend au contraire la route qui descend vers la Marne en face d’Epernay, on aperçoit d’abord au-dessous du dépôt de meulières, une grande épaisseur de marnes blanches et verdâtres, qui forment quelques petits escarpemens. Dans ces marnes se trouvent diverses assises de masses irrégulières de calcaire marneux, ayant toute l’apparence d’un calcaire lacustre, dont les surfaces irrégulières se fondent dans la Marne.

L’une des masses les plus considérables de ce calcaire, située à quelques mètres seulement en dessous du niveau du plateau m’a présenté des rognons siliceux qui lui donnaient une grande ressemblance avec certaines parties du calcaire siliceux de la Brie. La descente est très rapide, et pendant 60 à 80 mètres elle ne présente rien autre chose que les marnes et les grosses concrétions calcaires dont je viens de parler ; Mais ensuite on voit paraître des sables ferrugineux avec des veines d’argile plastique, qui renferment un affleurement de lignite. Plus bas on trouve la craie, et la distance horizontale n’est pas assez grande pour qu’on puisse supposer ici que les couches ne se suivent pas dans l’ordre où on observe leurs affleurement. Entre les marnes et les sables inférieurs, je n’ai rien aperçu qui m’ait rappelé le calcaire grossier de la montée de Monchenot, ni le sable coquillier du vallon de Courtagnon, et cette circonstance a contribué à me donner