Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/143

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l’idée que le calcaire grossier solide et le sable coquillier, loin de se présenter en masses continues, ne forment déjà à cette hauteur que de grands amas lenticulaires dans une masse de marne verdâtre, qui repose sur les sables et les lignites.

La disposition que je viens d’indiquer est importante pour l’un des objets de cette note, en ce qu’elle montre que, lorsque les marnes et argiles verdâtres se développent au point de remplacer toutes les couches du système tertiaire inférieur du bassin parisien, les lignites ne se développent pas dans toute leur hauteur, mais restent dans les assises inférieures. De là il résulte que, lorsqu’on trouve des lignites associés à des sables et à des marnes et argiles verdâtres isolés sur la surface de la craie, c’est aux couches inférieures seulement de la montagne de Rbeims, à celles que recouvre le dépôt coquillier de Courtagnon, qu’on est conduit à les assimiler ; ce qui confirme pleinement les observations et les rapprochemens présentés plus haut. Tout concourt donc à prouver que les lignites soissonnais appartiennent, comme l’ont pensé MM. Cuvier et Brongniart, aux assises inférieures du dépôt tertiaire parisien.

Afin de faciliter les moyens de comparer les positions des localités mentionnées dans cette note, j’ai cru devoir reproduire à sa suite une esquisse de la forme de la nappe d’eau sous laquelle se sont déposés les terrains tertiaires inférieurs du nord de la France et de l’Angleterre ; esquisse que j’ai déjà eu occasion de produire dans le cours de géologie de l’École des Mines, en mars 1831.

J’ai dessiné cette esquisse d’après l’ensemble des matériaux existans, en les complétant et les liant, autant qu’il m’a été possible, d’après mes propres observations et d’après les conjectures qui m’ont paru les plus vraisemblables.

J’ai adopté pour dresser cette ébauche de carte marine ancienne d’une partie de l’Europe. la projection stéréographique, sur l’horizon, du Mont-Blanc ; projection qui me paraît une des plus propres à mettre en lumière les rapports de forme et de position des différentes masses minérales dont le sol de l’Europe se compose, et qui possède en même temps des propriétés géométriques, qui pourront être utiles dans la solution des problèmes relatifs aux directions.