Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/279

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soit avec la doctrine du parallélisme, soit avec les déductions théoriques de M. de Beaumont. En effet, un redressement aurait été produit dans le même instant sur une ligne courbe allant de l’ouest-sud-ouest à l’est-nord-est, et ensuite du sud-ouest au nord-est. Or, d’après M. de Beaumont, la production de la première partie de ligne appartiendrait à une révolution de l’âge des dépôts d’alluvions, et la formation de la seconde ligne à une époque postérieure au dépôt du calcaire jurassique.

Enfin j’ai déjà essayé de rattacher les fendillemens dans les directions nord-sud, et est-ouest, à deux époques récentes d’activité plutonique.

Je passe maintenant à l’indication succincte des formations composant les Carpathes, le Marmarosch, la Bukowine et la Transylvanie.

Le sol ancien de la Hongrie septentrionale, entièrement situé au sud des Carpathes, est composé surtout de micaschiste, de schiste argileux et de roches quarzo-talqueuses ou chloriteuses. Ces dernières roches sont en apparence les schistes cristallins les plus récens, et çà et là des couches de calcaire compacte ou grenu s’associent même aux quarzites. Le gneiss est une roche comparativement rare dans la Hongrie ; il a souvent une tendance à passer au gneiss talqueux et environne certaines montagnes granitiques, telles que celles du Tatra-Velka, Tatra-Mala, etc ; dans ce dernier cas, la structure granitoïde du gneiss devient plus ou moins prononcée. Ce grand terrain sédimentaire modifié a été percé récemment, d’abord par des éruptions serpentineuses et diallagiques (Dobschau), puis par des siénites et des porphyres siénitiques souvent métallifères (Schemnitz), enfin par différentes éruptions trachytiques et ponceuses. (Pour plus de détails, voyez le Résumé du voyage en Hongrie de M. Beudant).

Les schistes cristallins sont recouverts en général par la grande formation du grès carpatique, terrain composé degrés, d’argile, de marne et de calcaire. Maintenant tous les géologues sont d’accord pour placer ce terrain en parallèle avec le grès vert, tandis que quelques uns seulement croient en outre reconnaître dans les masses inférieures, ou mon grès viennois, des dépôts jurassiques tout à-fait supérieurs. Ces derniers savans prennent un système de calcaire ammonitifère pour la ligne de démarcation entre le sol jurassique et le grès vert, tandis qu’ils font commencer ce dernier par des agglomérats particuliers et des couches à nummulites ou à gryphées colombes, roches existant au-devant du Tatra, près de Varin, à Orlova sur la Waag, etc.

Ce n’est que dans les Carpathes occidentales qu’on trouve des roches secondaires plus anciennes, interposées entre le grès carpatique et les schistes. Ainsi le calcaire jurassique des Alpes avec ses dolomies, ses roches bréchoïdes et ses corgneules, se prolonge des Alpes jusque dans le Tatra ; mais autour de ce dernier groupe, dans les montagnes du Tatra et de Varin, ainsi que dans les petites Carpathes, on a reconnu de plus entre le calcaire jurassique et le système schisteux